Béatrice Maine

Du “Il faut” au Flow

Les injonctions de notre volonté sont des habitudes de comportements qui se traduisent par des routes neuronales ultra empruntées. Elles mettent notre système corps-esprit dans un état qui s’apparente à celui de l’urgence. En sortir est bon pour notre santé en plus d'être bénéfique pour la réalisation de nos tâches. Comment lâcher prise pour passer à un mode de fonctionnement basé sur le flow est un véritable changement de paradigme ?
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Les injonctions de notre volonté sont des habitudes de comportements qui se traduisent par des routes neuronales ultra empruntées. Elles mettent notre système corps-esprit dans un état qui s’apparente à celui de l’urgence.

En sortir est non seulement bon pour notre santé. Mais en plus largement bénéfique pour la réalisation de nos tâches. Lâcher prise pour passer à un mode de fonctionnement basé sur le flow est un véritable changement de paradigme.

Voici trois ressources qui m’ont été utiles : l’observation de sa manière de faire, la déprogrammation neuronale et corporelle, l’intention.

 

 

Il faut que je publie 2, 5, 10 publications sur les réseaux sociaux. Je dois faire tel article et le publier avant telle date.

Il faut que je fasse de la communication pour tel stage. Je dois poser mon calendrier de formation pour l’année prochaine.

Il faut que je fasse le dossier datadock rapidement pour permettre aux stagiaires de bénéficier de prose en charge de formation.

Il faut que je fasse tel contenu de stage.

 

Depuis plus d’un an ces injonctions ne guident presque plus mes journées. Je travaille à être davantage dans mon flow. En effet, j’ai observé comme ces injonctions puisaient dans mes réserves, tarissaient mon plaisir à faire les choses. Comme elles astreignaient mon corps, contraignaient mon mouvement de vie dans une direction qui n’est pas toujours la meilleure. Comme ces injonctions contrariaient mon Esprit, irritaient mon système nerveux et activaient mon amygdale. Cette nouvelle manière d’agir à modifier ma manière de communiquer sur mon travail. Communication qui a une tout autre impact sur mon réseau et très concrètement sur le CA de mon entreprise.

Comme me disait une cliente que j’accompagne en entreprise : ” je sens que ça avance, je le vois, je le sais, je le perçois viscéralement et concrètement mais ça n’avance pas de la manière dont j’ai l’habitude et c’est très déstabilisant. Ça doit être cela le flow.”

C’est cela le changement de paradigme qui passe du raisonnable (la tête qui commande) au “résonnable” (le corps/cœur qui résonne et guide). C’est quand on lâche prise et que l’on confie le déploiement de son affaire à une autre dimension que celle de la tête. Quand on laisse faire une intelligence qui vient du fond du fond de soi. Quand on donne toute la place à une force de vie (le flow) et une capacité d’exécution autre que celle du mental.

Pour autant ça ne veut pas dire ne rien faire ! Je pourrai même dire bien au contraire.

Comme le dit Lao Tseu : « Ne rien faire … mais que rien ne soit pas fait ». Et cela passe par une conscience de ce qui se vit en soi. Un lâcher prise de sa volonté. Une recherche d’un ajustement permanent pour re-trouver le mouvement organique naturel..

 

Voici quelques ressources (non exhaustives) pour lâcher prise, qui me sont très utiles :

 

1- L’observation :

 

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– Observer votre manière de rentrer dans l’action (contrainte, forcée, contrariée, la tête ailleurs, ennuyeux, fatiguée, enjouée, enthousiaste, excitée …) .

– Observer votre niveau de tension quand vous êtes en train de faire les choses (épaules, mâchoires, yeux, front, ventre, …, tendus ou non ? – Est-ce-que ce que vous êtes en train réaliser prend son énergie dans une volonté mentale ? Ou est-ce que cela prend son énergie dans un niveau plus profond et souvent plus subtil. Celui du corps, des cellules, du cœur, d’une force de vie interne ?

Est-ce que le mouvement de réaliser une tache part d’un endroit de peur ou d’un endroit d’amour ?

 

Examiner votre niveau physique est très bon indicateur. Le niveau mental et émotionnel peuvent aussi être de bon baromètre.

 

“Une fleur ne pousse pas plus vite en lui tirant dessus !”

Et bien c’est pareil pour les idées, la mise en place de son planning, les réponses à des appels d’offres, les contenus de stages, l’écriture, la diffusion de ses offres, sa comptabilité, ses publications sur les réseaux sociaux…

 

2- La déprogrammation

 

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Si vous n’êtes pas alignée avec votre élan organique, après l’observation vient la déprogrammation. Enseigner à sa volonté le lâcher prise demande de l’effort, de la vigilance, de la persévérance. Et exige beaucoup beaucoup de patience et de bienveillance à l’égard de soi-même.

Dans cette démarche nous prenons une résolution. Il y a une force en nous qui nous pousse à réorienter (ou révolutionner) une manière de faire énergivore et peu respectueuse de notre système corps-esprit à long terme.

Le programme que vous allez déloger est une routine de fonctionnement. C’est une route neuronale ultra utilisée qui est tracée dans votre cerveau. Et qui dit très utilisée dit très activable. C’est-à-dire qu’elle s’allume avant même que vous n’en ayez conscience. (le temps d’accès à la conscience est relativement « long »). Cette route est celle des “il faut / je dois” Elle est comme le canal artificiel d’une rivière que vous auriez creusé en ignorant ou en oubliant le lit originel de la rivière.

Avec le temps, les habitudes familiales et sociétales, les injonctions et les pressions externes (devenues des références internes pour les avoir intégrées comme normales) nous avons complètement oublié le lit originel de notre rivière interne au profit du canal artificiel.

La déprogrammation (le lâcher prise) consiste à réintégrer ce lit originel pour retrouver notre flow, notre mouvement interne, notre rythme organique.

Ce rythme organique, ce vivant cellulaire est intelligent. Il est conscient de ce qui est, ce qui “doit être”, de vos responsabilités personnelles, familiales et professionnelles. Il est intimement en lien avec le vivant autour de vous. Et il a sa propre organisation et ses propres procédures. Il a ses cheminements (qui parfois nous échappent) pour nous amener là où nous devons êtres.

 

« C’est en rejoignant son cours que la vie révèle son intensité, sa puissance et sa créativité. Et c’est en se laissant rejoindre par le cours du vivant que l’on trouve sa fluidité et sa sécurité fondamentale »

 

3 – L’intention

 

L’intention va donner une direction à suivre pour votre intelligence organique.

L’intention donne un cap pour le vivant en vous et autour de vous.

On pourrait l’appeler aussi la Vision.

L’intention ou la vision n’est pas la volonté.

La volonté vient de la tête.

La vision vient du cœur, et même du cœur du cœur.

La volonté ne lâche rien.

La vision fixe un cap à un moment T et lâche prise sur le comment.

La volonté veut savoir les comment, quand, quoi, combien, avec qui.

La vision est dans l’attention des instants qui passent pour surfer sur les vagues qui se présentent ou se relâcher sur les « non vagues ».

La volonté veut que ce soit à sa manière et dans l’ordre et le tempo qu’elle a décidé.

La vision confie ces détails organisationnels aux instances supérieures beaucoup plus créatives et informées que vous-même.

La volonté fonctionne avec une attention plutôt tendue, serrée, contractée, focusée.

L’intention s’appuie sur une attention certes attentive mais détendue, grande ouverte, avec le moins de préconception ou d’a priori possible.

 

 

Si on ne peut forcer une plante à croître, pour autant cela ne nous dispense pas de sarcler à son pied pour l’aider à pousser et de la libérer de ce qui pourrait entraver son développement.

 

 

C’est un saut dans la confiance qui n’est pas un renoncement ou un laisser-faire total. Il y a un engagement à être conscient et à participer à ce qui se vit en nous. Ce processus revient à effectuer un double mouvement :

 

– Mobiliser ses forces vives pour quitter le canal artificiel et réintégrer le lit originel de sa rivière,

– Et lâcher dans la confiance que le vivant en soi et autour de soi saura rectifier, réorganiser, refondre ce qui a besoin de l’être.

 

Il s’agit de « faire ce qu’il faut » tout en « laissant faire. L’approche est totalement organique (c’est à dire sensorielle, corporelle, sensible). Imposer sa volonté volontaire (c’est-à-dire ce que veut l’égo) n’a pas vraiment de sens et est même contre-productif.

 

Pour finir : mon chemin du lâcher prise avec le datadock

 

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Le datadock est une plateforme de référencement des organismes de formation qui répondent à des critères qualités. Elle permet aux financeurs de la formation professionnelle de vérifier la conformité des organismes de formation et ainsi de s’assurer de la qualité des actions de formation. Cette procédure est assez contraignante et exigeante. Plus de 20 critères de qualités à remplir, des pages et des pages de documents à produire pour expliquer dans le détail le contenu des formations, les compétences visées, les modalités pédagogiques, les critères d’évaluation de stagiaires, les carnets d’accueil de l’organisme de formation et j’en passe ! Bref c’est un bon paquet de 50h de travail pour moi qui ne pars de rien (c’est-à-dire aucun document de référence).

 

A peine commencé l’enregistrement en ligne de mon organisme de formation je rencontre des difficultés techniques. Et rapidement je me dis « Ok, je lâche. Le datadock je le ferai quand j’aurai envie et si j’ai envie. Et si je ne le fais jamais pas grave ; Tant pis pour les potentielles prise en charge des pros qui veulent venir se forme avec moi. Tant pis si je perds des clients à cause de cela. » Nous sommes mi-décembre 2018.

 

Et puis l’air de rien, par paquet de 4-5h, je monte le dossier. Je l’envoie fon janvier et 15 jours après mon référencement est accepté. Et, la cerise sur le gâteau c’est que je n’ai même pas de critère à revoir ou à compléter (chose assez rare). J’ai même de la peine à y croire. J’ai fait tout le processus en mode « dilettante » et j’étais persuadée que ça ne passerait pas du premier coup. Cette expérience m’a une fois de plus montrée combien conduire ma volonté à lâcher prise, et laisser tomber mes « il faut que je fasse le datadock rapidos », m’est bénéfique !!

 

 

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2 réponses

  1. Merci beaucoup pour ce texte qui résonne avec mon vécu et explique pas mal de choses. J’ai fait le choix “plus ou moins conscient” d’écouter ma vision il y a quelques années. J’ai rencontré pas mal d’obstacles notamment de mon entourage que ça a angoissé / angoisse et j’ai ainsi souvent tendance malheureusement à perdre confiance… Pour l’instant mon “flow” se réduit un peu à refuser les opportunités non intéressantes et prendre du recul. Comme si la graine restait en terre, encore encore. Des fois je me demande si elle sortira un jour et c’est fatiguant. C’est peut être un conditionnement bloquant à déprogrammer…

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