Erzurum, ville au nord-est de la Turquie, ce sera 3 jours d’arrêt dans un quartier sympa pour donner des formations Neurodanse et aussi un passage un peu épique chez un garagiste pour trouver filtre à huile et filtre à gazole.
Tout commence bien, puis à un moment tout change.
Ca me donne l’occasion d’être témoin et de « pister » toute l’intelligence tellement sensible, clairvoyante et ultra rapide de ma neuroception qui est à l’œuvre sou ma conscience (ou dans l’espace liminal)
L’atmosphère a basculée, mon corps à tout capté, ma conscience, elle, analyse la situation, mais avec quelques fractions de seconde de décalage. Dans certaine situation, ces fractions secondes peuvent être salvatrice (ça n’était pas le cas ici).
Je me suis vue passer d’un état tranquille et sécure de vague ventral à un état d’activation sympathique : augmentation du rythme cardiaque, du tonus musculaire, sensation d’énergie dans le haut du corps, mes yeux qui ont, en quelques secondes, décortiqué le bureau où je me trouve sous un autre angle et pris en compte différemment l’organisation de l’espace :
1 gars ici,
1 autre là,
Une fenêtre ici,
Inaccessible…, m…de
La porte là,
Verrou ? pas verrou sur la porte ? je ne vois pas….
Mon corps ici par rapport à tous ces éléments.
Déplacer mon corps pour en être la plus près de la porte
Un ton de voix plus ferme.
Sentir les appuis dans mes pieds
Important, indispensable
Ma conscience qui traduit les signaux perceptifs et sensoriels : je me dis “un truc a changé dans l’énergie entre nous.”
C’est par mes sensations corporelles et un changement dans mon attention et dans mon regard que j’ai capté que je devais adopter un autre mode de communication, une autre qualité de présence. Plus ferme, plus sûre.
Du point de vue de mon système nerveux autonome :
Rester en activation sympathique.
Garder un peu d’énergie du vague ventral pour rester dans la communication avec eux
Ne surtout pas glisser en vague dorsal (en dorsal les indices et conséquences psychophysiologiques sont par exemple, difficultés à réagir, à accéder à une réponse de protestation ou de fuite, une légère déconnexion, un engourdissement, voire une paralysie. Au final une difficulté à adopter une réponse adéquate pour me protéger si besoin )
Les ressources de l’instant :
Conscience du support de la terre sous les pieds
Conscience de ma respiration
Conscience du volume de mon corps
M’être orientée dans l’espace avec le regard et avec l’ouïe
Sentir où, dans mon corps, c’est suffisamment assuré, sécure, stable, fiable
Me souvenir que je peux me faire confiance dans ce genre de situation
Pour finalement remarquer et sentir physiquement, émotionnelle, mentalement que « Oui ça va, c’est tendu mais je ne suis pas paniquée, je suis en « possession » de tous mes moyens ou presque ! »
Moins d’une minute après cette impression que “quelque chose a changé dans l’énergie” ils me posent des questions personnelles : seule ? Age ? Mariée ? Enfants ?
Je connais la suite du scénario…
Il était grand temps de conclure les négos sur les prix des filtres
Je suis prête à lâcher et repartir sans.
Tant pis.
Le prix est exorbitant
Finalement c’est lui qui cède
Encore et encore j’ai tellement de gratitude pour tout ce que j’ai appris ces 15 dernières années, du corps humain, des mécanismes neurobiologiques, des espaces perceptifs sensibles et intuitifs (espace liminal), des mouvements de l’attention, de la régulation du système nerveux, …. Autant de petites pierres de gué pour passer des rivières parfois un peu agitées !
Et tellement de gratitude pour continuer à explorer toutes ces dimensions subtiles en grandeur nature.
Quel terrain de jeu et quel formidable laboratoire pour continuer à sentir, comprendre, expérimenter, apprendre, affûter mes outils et mes ressources.
