Dans un parcours d’étude ou d’entreprenariat, les embûches rencontrées, le doute, le découragement, les peurs, le stress, les projets qui décollent et ceux qui avortent peuvent venir effilocher notre enthousiasme de départ.
Dans ce chemin long et sinueux la tendance naturelle de notre cerveau est un vrai frein. En effet il a une prédisposition à remarquer et mémoriser durablement les difficultés. Nous devons donc faire l’effort d’apporter notre attention sur les petites victoires afin de leur donner de la valeur et ainsi rééquilibrer les choses et se maintenir dans une spirale vertueuse de croissance.
Des étudiants infirmiers…
Pendant plusieurs années je suis intervenue à l’IFSI (Institut de Formation en Soins Infirmiers) de Mayenne (53). Les étudiants que je vois ont fini leurs partiels, rendus leur mémoire de fin d’étude, il leur reste 8 semaines de stage préprofessionnel et la soutenance de leur mémoire.
Ils sont dans un entre-deux où on leur demande d’être professionnel alors qu’ils ne le sont pas tout à fait, de quitter leur statut d’apprenant tout en y étant encore un peu…
C’est l’aboutissement de trois années d’études intenses, souvent confrontantes et parfois chaotiques. La somme des travaux à rendre, des savoirs et des compétences à valider est considérable. Les stages qu’ils vivent ont pu être particulièrement difficiles et décourageants et sont venus quelquefois mettre à mal leur motivation et ont fait émerger des doutes.
A la veille d’être diplômés ils sont traversés par des états très différents : soulagement et impatience de terminer le cursus, envie et peur des responsabilités de leur future fonction, tristesse et nostalgie de quitter le cadre rassurant de l’école et des collègues de formation, enthousiasme de pouvoir enfin exercer, inquiétudes quand à leur avenir (vont-ils trouver du travail ? où ? dans quel service ? avec quelle équipe ? dans quel contexte ? …).
Enfin ils sont particulièrement fatigués émotionnellement, mentalement et physiquement de ces trois années laborieuses.
Vaincre la tendance naturelle de notre cerveau et restaurer la confiance en se remémorant le positif
Je remarque que le plus fréquemment, ce qu’ils retiennent aux premiers abords de leur formation se sont les événements connotés négativement et les difficultés.
Il est alors important de ramener un peu d’équilibre et de perspective dans leur regard sur leur cursus. Je leur propose donc de réaliser, sous forme créative, une synthèse de leurs 3 années en faisant un focus sur les événements, les rencontres et les stages qui ont été soutenant, valorisant, épanouissant et réconfortant.
J’insiste de faire l’effort d’aller chercher les faits positifs car, souvenez-vous, la tendance de notre cerveau est de détecter et mémoriser de façon ultra performante les situations qui nous ont insécurisées, qui nous ont blessées, dévalorisées ou mis en échec (mémoires engrammées qui vont avoir elles-mêmes tendance à nous engluer dans une spirale négative d’autosabotage, de dévalorisation, de manque de confiance, …)
C’est le rôle de notre amygdale et de l’hippocampe : la 1ere détecte les situations pouvant atteindre notre intégrité physique ou psychique, le 2ème encode le souvenir. Ces deux petites glandes sont ultra sensibles et très performantes. Autrement dit, dans notre cerveau, les événements négatifs adhèrent comme du velcros et les positifs glissent comme l’eau sur les plumes d’un canard. Certains chercheurs avancent même qu’il faut au moins cinq situations positives pour contrebalancer une négative. Alors nous devons faire un réel effort d’attention, de conscience et de mémoire pour transformer des petits faits positifs en grand événements.
En apportant l’attention sur les rencontres, les stages et les situations qui les ont soutenus, valorisés, donnés confiance, confortés, ils activent leur système récompense. Celui-là même qui est responsable de la motivation, de l’optimisme, de la bonne humeur, de la bonne estime de soi, la capacité à aller de l’avant.
Etat d’être important à stimuler avant la dernière ligne droite de leur formation pour réussir leur dernier stage et pour donner le meilleur d’eux-mêmes à leur soutenance de mémoire.
Aux travailleurs indépendants que j’accompagne
En intervenant auprès de ces jeunes futurs professionnels je fais le parallèle avec les porteurs de projets que j’accompagne.
En effet, les peurs, les échecs, les inquiétudes lancinantes, les coups durs, le stress, les projets qui décollent et ceux qui avortent peuvent venir effilocher notre enthousiasme de départ ; La pression et la dépression des vides et des pleins du métier de travailleurs indépendants viennent abîmer notre système corps-esprit et fatiguer notre Etre jusqu’à quelquefois l’épuisement voir le burn out. Avec toute l’énergie fournie et les embûches rencontrées, le doute et le découragement peuvent élire domicile ; La dévalorisation, la perte de confiance en son projet et en ses compétences peut s’installer ; La raison d’être de son entreprise perdre de sa valeur voir même de son sens, le courage de se battre pour vivre de son métier s’étioler et la foi foutre le camp…
C’est pourquoi il est alors particulièrement important :
– de trouver des personnes-ressources pour partager, trouver du soutien, oser montrer sa vulnérabilité et son raz le bol, se rendre compte qu’on n’est pas seul à traverser ces difficultés et trouver du réconfort et des points d’appuis pour pouvoir continuer.
– d’être soutenu-e dans son chemin de croissance, d’installation ou de déploiement de son activité professionnelle pour vous aidez à identifier et développer vos points d’appuis, vos ressources, vos forces et mieux faire avec les limites de votre cerveau, vos vieux circuits neuronaux autolimitant.
– d’activer son système récompense comme expliqué ci-dessus en apportant consciemment son attention sur toutes les petites victoires voir les micros avancées dans la mise en place de son projet.
– cultiver des ressources et états intérieurs pour être patient. Rappelons- nous ce dicton populaire : « Paris ne s’est pas fait en un jour ».
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