L’illusion de l’auto-suffisance des exercices de régulation du système nerveux et de résolution des traumas

Vous pouvez avoir la discipline de vous « entrainer » quotidiennement… certains traumatismes, certaines empreintes archaïques, ne se transforment pas seul.e.s. avec l’aide de ces pratiques. Jamais. Et ce n’est pas un échec. C’est une réalité neurobiologique.

Il existe une multitude d’exercices de régulation du système nerveux : respiration, mouvement, visualisation, auto-massage, danse, cohérence cardiaque, tapping, méditation… Ces pratiques sont précieuses. Elles ont leur utilité. Je les utilise quotidiennement. J’en transmets dans mes accompagnements et dans la formation Neurodanse. Elles sont des ressources précieuses des alliées incontestables dans le quotidien

MAIS elles ne sont pas tout. Loin de là !

Vous pouvez avoir la discipline de vous « entrainer » quotidiennement… certains traumatismes, certaines empreintes archaïques, ne se transforment pas seul.e.s. avec l’aide de ces pratiques.
Jamais.

Et ce n’est pas un échec. C’est une réalité neurobiologique.

 

Le système nerveux est un organe relationnel.
Il se forme dans la relation, il s’abîme dans la relation, il se répare dans la relation.

Les évènements traumatiques ou de négligence du passé, ceux qui ont altéré votre sécurité intérieure, sapé votre aptitude à prendre la parole (et donc souvent à vous rendre visible pour votre entreprise), ceux qui ont marqué votre corps, impacté votre capacité à (vous) faire confiance, ceux qui ont cassé votre élan naturel à être libre, joyeux, plein d’entrain, ceux qui ont miné votre faculté à ralentir et vous poser dans l’instant, … ces traumas-là nécessitent, pour être réellement transformés, la présence d’un autre être humain.

Vous pourrez faire tous les exercices du monde.
Plusieurs fois par jour. Pendant des années.

Et pourtant… il restera en vous des zones figées, bloquées, blessées, pétries de peurs, de honte, rongée par la tristesse, brûler à vif par la colère, hyper réactive, hyper sensible, des mémoires traumatiques, qui ne se transformeront qu’en présence d’un autre système nerveux.

On ne renégocie pas des traumas* du passé par la seule volonté ou par quelques exercices en nature ou sur son tapis de yoga.

La renégociation, la résolution profonde et durable de trauma d’attachement ou des traumas de choc se fait dans l’expérience incarnée d’un lien sûr.
Certaines renégociations ne se feront qu’en vivant une expérience de reliance réparatrice. Et de préférence avec une présence expérimentée « informée du trauma »

Dans un espace encadré, soutenant, contenant. Un lien et un espace-temps où vous pouvez exister tout entier, sans être jugé, isolée, abandonné ou envahi. Un lien et un espace-temps où vous pouvez exister tout entier

Pas de résilience profonde, durable et globale sans reliance.
Nous ne sommes pas faits pour tout porter seul.e.s.

 

Vous pouvez apaiser vos états. Vous auto réguler encore plus et mieux que ce vous faites déjà (car vous le faites depuis toujours déjà sinon vous ne seriez plus vivant.e !) grâce à plein d’exercices ; encore une fois je ne dévalorise toutes ces pratiques, elles me sont précieuses dans mon quotidien de voyage au long court !

Mais pour transformer les racines, pour transformer l’empreinte, pour décristalliser l’information traumatique… il faut plonger là où seul, on ne va pas.
Certains traumas ont besoin viscéralement, cellulairement de la présence d’un autre système régulé pour se transformer en profondeur.
Ce n’est pas un aveu de faiblesse. C’est un aveu de sagesse. Une reconnaissance lucide de nos besoins fondamentaux.

Alors, continuez vos pratiques.
Soyez curieux de nouvelles approches d’auto régulation, d’auto soutien.
Poursuivez vos recherches, vos enquêtes et vos expérimentations
Continuez de vous former pour comprendre.
Nourrissez votre « hygiène » nerveuse.

MAIS … Quand vous touchez une limite (les signaux sont par exemples des « dossiers » qui se présentent toujours à vous avec l’impression que vous n’avancez pas, des difficultés récurrentes qui ne se dissolvent pas, des comportements « limitants » ou douloureux qui ne changent pas, des récits narratifs (notamment boucles mentales) qui reviennent sans cesse, des croyances limitantes qui ne se déracinent pas) c’est que vous êtes face à une difficulté « structurelle »
Et il n’y a rien qui cloche chez vous ! C’est normal, archi normal, totalement normal ! C’est physiologique. Ne croyez pas que vous avez « échoué » ou que vous ne faites pas « bien » les choses. Vous êtes juste humain(e).

Le système nerveux a ses lois.
Et certaines portes ne s’ouvrent qu’à deux.

 

(*un trauma étant quelque chose est arrivé, quelque chose qui n’est pas arrivé (négligence, manquement), quelque chose de « bon » qui est arrivé mais qui n’a pas été suffisamment incorporé dans le système de la personne.)

 

 

Prochaine formation Neurodanse Niveau 1 en présentiel

cet été du 17 au 25 juillet (21 off) en Drôme
Prochaine cohorte en visio en direct à partir de novembre :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.